Google : le tout gratuit en échange de vos données
Impossible d’échapper aux algorithmes de Google si vous utilisez comme tout le monde un smartphone et internet. Surtout que ses services, désormais bien intégrés dans votre quotidien, sont gratuits… mais pas sans contrepartie !
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« Si c’est gratuit c’est que vous êtes le produit ! », la célèbre formule relayée en 2013 par l’agence de communication Adesia fait toujours écho aujourd’hui. En effet, de nombreux services numériques sont gratuits, notamment les réseaux sociaux et les outils les plus utilisés comme le moteur de recherche de Google et tout son écosystème. Cette gratuité apparente pour le grand public cache un modèle économique qui repose sur la publicité, la valorisation des données et le ciblage publicitaire. Des modèles qui ne sont pas nouveaux puisque les chaînes de radio et de télévision privées fonctionnent ainsi depuis toujours. Elles ne poussaient cependant pas le modèle de ciblage publicitaire à ce point et ne pouvaient valoriser vos données à cette échelle.
Un ciblage publicitaire hyper puissant
Comme le détaillait déjà la belle voix française de Bruce Willisdans ce petit film engagé,l’historique de navigation, les informations sur les réseaux sociaux, les contenus des e-mails, le shopping et les recherches Google, mais désormais aussi vos usages des applications, d’enceintes intelligentes et votre géolocalisation, en disent long sur qui vous êtes, ce que vous aimez, ce que vous faites, etc. Des informations qui valent de l’or pour les marques et que Google sait valoriser au travers de ses différentes offres publicitaires aux entreprises. Google pourra en effet positionner des annonces et contenus ultra ciblées à chaque étape de vos parcours de recherche ou de navigation internet.
La collection d’outils Google
Quand on pense à Google on pense d’abord à son tout puissant moteur de recherche, à l’incontournable YouTube ou encore à sa messagerie Gmail. Mais l’écosystème Google est aujourd’hui très large avec plus de 70 applications différentes, accessibles en créant un compte Google, dont les 10 les plus connues sont :
- Gmail : la messagerie Google qui dans sa version gratuite ne permet pas de personnaliser son email avec son nom de domaine.
- Google Play : le magasin d’applications Android
- YouTube : la plateforme de vidéo la plus utilisée au monde
- Google Maps : l’application de géolocalisation
- Google Drive : l’espace de stockage dans le cloud
- Google Agenda : l’outil de planification
- Google Photos : le gestionnaire de photos dans le cloud
- Google Traduction : l’application de traduction
- Google Chat : l’outil de messagerie instantanée
- Google Workspace : (anciennement G Suite). Elle comprend le traitement de texte Docs, le tableur Sheets, les outils de présentation Slides, de stockage : Drive et Photos, de planning : Agenda, de messagerie instantanée : Chat, de visio : Meet, de création : Jamboard, de formulaires : Forms, et même un outil de création de pages web : Sites.
Ces très nombreux services, gratuits, offrent à Google une palette de couleurs géante pour dessiner le profil consommateur de chaque internaute qui passe (inévitablement) dans les mailles de ses algorithmes. Avec le retargeting, ou reciblage publicitaire notamment, Google est en mesure de vous suivre, à la trace, à tout moment et dans vos différents espaces. Un ciblage qui peut irriter quand il est mal fait. Si vous échangez par exemple sur un artiste avec un ami et que son nouvel album s’affiche directement dans votre fil Insta, vous aurez la désagréable impression d’avoir été espionné.
L’enjeu du consentement et du libre choix
Mais plus qu’un simple agacement, il est question du consentement laissé aux utilisateurs. Contre ces, certes très bons, services rendus gratuitement, nous acceptons logiquement quelques contreparties. D’autant que ces mêmes algorithmes sont aussi la garantie de trouver ce que l’on recherche sur internet et de profiter pleinement du réseau ! Mais nous sommes nombreux et Google peut désormais s’enorgueillir d’avoir la mainmise sur les usages numériques de plusieurs milliards de personnes dans le monde.
Dans ce contexte, qu’il s’agisse de publicités ou d’interopérabilité des services, quel libre arbitre est encore laissé aux internautes dans leurs choix numériques par le premier des GAFAM ? Une question de régulation que le DMA (Digital Market Act) entend essayer de résoudre pour permettre un rééquilibrage des forces sur internet. Ainsi, la nouvelle législation européenne sur les services numériques, dont l’accord a été signé le 22 mars 2022 par les négociateurs du Parlement et du Conseil européen, veut améliorer la régulation du marché du numérique en limitant la position dominante des GAFAM et en évitant leurs pratiques anticoncurrentielles. Dans ce but, le DMA comprend une vingtaine de règles à respecter, dont l’obligation du consentement explicite pour le ciblage publicitaire, l’interopérabilité des grands services de messageries instantanées avec les plus petites plateformes et plus de liberté de choix du navigateur et du moteur de recherche.
En attendant, vous pouvez découvrir en un clic à quel point Google vous connait et, bonne nouvelle, désactiver les annonces ciblées : https://adssettings.google.com/authenticated ou utiliser des alternatives en matière de moteur de recherche, de webmails ou d’autres services.
Article rédigé par les experts du .fr